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Culture | Entretien avec Diané Housseine, sculpteur, qui nous parle du Nimba

Culture | Entretien avec Diané Housseine, sculpteur, qui nous parle du Nimba

Le Nimba est l’une des œuvres d’art les plus utilisées pour promouvoir la Guinée à l’international. Diané Housseine, sculpteur, nous parle de l’origine de ce masque de la fertilité, de son importance culturelle, et de la fabrication de ses œuvres.

1- Pouvez-vous vous présenter et nous dire depuis quand vous êtes dans ce métier ?

Je m’appelle Diané Housseine et je suis dans ce métier depuis 10 à 15 ans.

2- Qui sont vos principaux clients et parvenez-vous à exporter vos œuvres à l’international ?

Nous avons principalement des clients chinois, anglais, américains, français et quelques Guinéens. Nous parvenons à exporter nos produits à l’international, mais cela dépend souvent des foires organisées par d’autres pays. La coordination de la présidence des artisans de Guinée nous aide également à envoyer certains artisans à l’étranger pour valoriser l’art guinéen.

3- Parlons maintenant du Nimba, qui est de nos jours utilisé par l’Etat dans le cadre du branding national. Quelle est l’origine de ce masque ?

Le masque Nimba tire ses origines de l’ethnie Baga. C’est un masque de la fertilité qui a été sculpté pour la première fois par Ansoumane Binaré en 1960 et offert comme cadeau au président Ahmed Sékou Touré. Il a été dérobé une fois à Tokyo lors d’une foire, mais le président a réussi à le récupérer. C’est de là qu’il est devenu international.

4- Qu’est-ce qu’il représente au sein de la communauté ?

Le masque Nimba représente la déesse de la fécondité et permet de pratiquer certaines cérémonies. Il était utilisé à l’époque en temps de sécheresse pendant la saison des cultures.

5- Comment se fait la fabrication et en combien de temps ?

La fabrication dépend de la taille du masque. On peut en former environ 10 en une journée, mais il faut compter un minimum de trois jours à une semaine pour le finir. Il y a plusieurs étapes de finitions, notamment la formation, le frisage, le ressortissage des différents traits et l’ajout d’une couche de papier pour la protection contre la pollution.

6- Comment valorisez-vous ces objets d’art ?

Pour valoriser l’art guinéen, nous devons fournir un bon travail. La qualité de notre travail est ce qui fait ressortir la valeur de nos produits. Si nous valorisons notre produit par rapport aux autres, nous pourrons mieux vendre l’art guinéen. En gros, la finition compte, si c’est bien fait, nous pourrons mieux vendre nos œuvres d’art.

7- Quel message avez-vous à l’endroit de ces personnes qui ne connaissent pas trop l’importance de ces œuvres d’art ?

Le Nimba est un patrimoine qu’il faut sauvegarder. La Banque centrale de Guinée utilise déjà le Nimba sur les billets de 5000 FG. Nous devons nous battre pour qu’il soit également sauvegardé au niveau de l’UNESCO. Je demanderais aux jeunes de s’intéresser davantage à notre culture et de valoriser nos œuvres d’art. Nous avons une richesse culturelle immense en Guinée et il est important de la préserver et de la transmettre aux générations futures. Il faut également respecter nos traditions et nos coutumes pour que notre culture continue de vivre et de rayonner dans le monde entier.

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