Entrepreneuriat : à la rencontre de Bafodé, jeune entrepreneur qui valorise les déchets plastiques.

Aujourd’hui, la gestion des déchets plastiques est une préoccupation majeure pour l’État dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’environnement. Invité lors de la journée mondiale de l’environnement par le ministère, Bafodé Camara est un jeune entrepreneur qui valorise les déchets plastiques. Il nous raconte comment il y parvient lors de cet entretien.

Parlez-nous de votre entreprise, Mana Gnuma (Création, nom, lieu)
Je suis Bafodé Camara, gérant de l’entreprise Mana Gnuma. Le nom de mon entreprise vient du malinké, Mana signifiant plastique et Gnuma, jolie. Créée en 2018, notre entreprise est située à Kissosso, Kobaya et en France.

Quels types d’articles produisez-vous ?
Nous produisons des sacs à dos et des sacs à main pour les femmes. À ce jour, nous avons environ 80 modèles en cours de finalisation dans notre usine. Nos produits sont fabriqués à partir de sachets plastiques et de textile local, contribuant ainsi à la promotion du “made in Guinée” à l’international.

Nous achetons le kilogramme de plastique à 1000 GNF et parfois les riverains nous apportent gratuitement les plastiques usagés, désireux de s’en débarrasser.
Le prix de nos produits varie de 2000 GNF à 80 000 GNF, mais ce sont des prix négociables.

Comment vous est venue l’idée de valoriser les déchets plastiques rejetés par les autres ?
Dès mon jeune âge, j’ai toujours voulu créer quelque chose de durable et j’étais particulièrement intéressé par l’environnement. Sous la présidence de Conté, je voyais à la télé que l’État dépensait énormément pour le ramassage des ordures, dont une grande partie finissait dans l’environnement. Je me suis donc demandé quel mécanisme mettre en place pour atténuer ce problème. C’est ainsi qu’est née l’idée de valoriser les déchets. Plutôt que de chercher un emploi, pourquoi ne pas en créer moi-même ?

Quels sont les difficultés rencontrées ?
Nous sommes à la recherche d’un local pour augmenter notre production et nous avons également besoin de nouvelles machines pour créer de nouveaux emplois.

Avez-vous bénéficié de l’appui de l’État ou bien évoluez-vous avec vos propres moyens ?
Pour l’instant, nous ne bénéficions pas de l’appui de l’État, mais plutôt d’un particulier vivant en France. Après avoir vu une de mes vidéos sur une chaîne ivoirienne, il a décidé de collaborer avec nous en achetant d’abord nos produits puis en nous offrant une nouvelle machine. C’est grâce à lui que nous parvenons à commercialiser nos articles en France et dans une partie de l’Europe.

Lors de la journée internationale de l’environnement, j’ai rencontré la ministre de l’environnement et nous avons discuté de l’élaboration par l’État de mécanismes de soutien pour les PME œuvrant dans la protection de l’écosystème.

Avez-vous un message à adresser à la population en matière de lutte contre la pollution de l’environnement ?

Le message que je souhaite partager avec tout le monde est le suivant : tout ce que nous achetons de nouveau est emballé dans du plastique. Ce que nous devrions nous demander, c’est que faire de ces emballages une fois qu’ils ont servi ? Si nous trouvons une réponse à cette question, nous trouverons rapidement une solution à l’insalubrité et nous pourrons réduire les effets néfastes des déchets plastiques. Le problème réside dans notre mentalité.

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