Dans ce numéro de RariliBusiness, nous sommes allés à la rencontre de la PDG de la célèbre marque Kunfabo, Fadima Diawara.
Fadima Diawara est la fondatrice de Kunfabo. Elle a fait ses études en Guinée, Diplômée en Droit à l’UGLC-SC, détentrice d’un MBA d’entrepreneurship et Management à Barcelone où elle a également étudié la Comptabilité et la Gestion Administrative.
Aujourd’hui Fadima accepte de nous parler de La marque africaine de smartphone qu’elle a fondée au cours d’une interview exclusive accordée à Rarili News. Interview :
Bonjour, quelles étaient vos ambitions et motivations à l’école ?
Mes ambitions et motivations quand j’étais élève, je voulais aller à l’école, comme tous les enfants : motivé par les parents. Mais au collège je savais déjà ce que je voulais faire, je m’en rappelle bien […].
Je disais à mon papa « je veux être avocate, je vais étudier le Droit ». Voilà, j’ai commencé à fond, j’ai étudié le Droit après mon orientation. Mais malheureusement je n’ai pas eu a pratiqué cette fonction.
Pourquoi vous vous êtes lancé dans les NTIC ?
Parce que je suis beaucoup passionnée par ça. C’est mon hobby, c’est ma passion. Donc en 2016, quand j’ai voulu me lancer dans l’entrepreneuriat, je me suis dit : ça doit être les NTIC !
Déjà je suis beaucoup passionnée par l’innovation, les gadgets et tout. J’étais dans des groupes en Espagne avec des gars qui sont beaucoup passionnés par la technologie. J’ai énormément appris avec eux, bien que je ne vienne pas du secteur. Donc j’ai dû beaucoup me former, m’adapter pour pouvoir être à l’air du temps du secteur et puis me lancer dans ce que je voulais.
D’où provient le mot Kunfabo ?
“Kunfabo” c’est du malinké, ça signifie “Avoir des nouvelles”, “être en contact” et également “enlever ta curiosité”. Donc pour moi un téléphone ça signifie être en contact avec nos proches… je pense que le nom est adéquat au concept.
Quelle est la particularité de la marque Kunfabo ?
La particularité de Kunfabo ce n’est pas que nous produisons ou nous développons des Devices. Le concept de Kunfabo c’est de créer un smartphone de qualité, un produit de qualité et l’accompagnement du consommateur africain dans sa vie quotidienne grâce aux applications que nous avons développé dans le domaine de la santé, de l’art culinaire, du Mobile Banking et tous les services d’accompagnement que nous avons mis pour réellement mettre le consommateur africain au centre de la marque. Également nous sommes sur un segment qu’on appelle “low cost”, donc le but c’est que tout africain puisse s’approprier cette marque qui soit accessible.
Quels sont les défis avez-vous relevé avant de lancer Kunfabo ?
On a encore des défis, même aujourd’hui. On aura toujours des défis.
Les défis auxquels on a été confronté c’étaient les défis de financement. C’était très compliqué, vu qu’on n’a commencé le projet en 2016. On a été financé qu’en 2019. Donc ça pris quand-même beaucoup de temps et on est sorti sur le marché en janvier 2020.
À part ça, on a des défis logistiques, vu que nous ne produisons pas sur le continent africain, vu que nous avons toute une équipe d’ingénieurs, de développeurs et de designers mais qui peuvent pas assembler [le produit] ici, parce que nous n’avons pas d’usine d’assemblage [en Guinée]. Donc on est obligé de chercher des partenaires usines qui assemblent nos dispositifs. Donc on a un gros défi de logistique qui fait qu’aller produire ailleurs ça nous coûte beaucoup plus cher en termes de transport, en termes de douane et tout.
Où vous voyez Kunfabo dans 5 ans ?
L’objectif moyen terme, 5 ans, c’est d’être vraiment leader du marché de téléphonie en Afrique et en Guinée également. Vu que la paternité de Kunfabo est vraiment guinéenne, donc être leader du marché guinéen et également produire sur le sol africain, avoir une usine d’assemblage pour réellement faire un transfert de technologie, former les jeunes aux métiers des nouvelles technologies et pourquoi pas faire de Kunfabo un Hub pour que les jeunes africains puissent travailler ensemble et éclore leur talent et partager leur savoir faire également.
En tant qu’entrepreneure, quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui veulent faire comme vous ?
N’attendez pas le bon moment, travaillez avec ce que vous avez et n’ayez pas peur de parler de votre projet !
J’ai échangé avec pas mal de jeunes ici, ils ont peur de parler de leurs projets, ils ont peur du “Qu’en dira-t-on” et surtout ils ont peur qu’on leur vole leurs idées.
Moi je leur ai dit : on ne peut pas vous voler votre idée. Votre idée c’est votre identité. On peut voler peut-être ce que vous êtes en train de faire. Votre projet doit avoir votre identité, votre essence et on ne peut pas vous voler cela.
Par exemple, nous on a Kunfabo. Il y aura peut-être d’autres smartphones africains : c’est bien ! C’est même beau, mais on ne peut pas nous voler Kunfabo. Parce que Kunfabo c’est nous, il y a une essence, il y a une identité qu’on ne peut pas nous arracher. Donc persévérez, rien n’est facile, c’est une montagne. Il faut vous entourer de personnes qui croient en vous, des personnes compétentes avec lesquelles collaborer. On ne peut jamais faire carrière tout seul, on est jamais savant tout seul. Moi j’apprends énormément avec mes collaborateurs et aussi avec mon entourage.
Quel est mot de la fin ?
Achetez Kunfabo, on vient de lancer notre dernier modèle de smartphone, le F99 pro qui est vendu à 1 500 000 GNF, ici en Guinée.
Utilisez cette marque, soyez fiers !
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