« Le message que je tenais à faire passer à travers ce livre, c’est le rapport aujourd’hui qui peut exister entre ce qu’on appelle les forts et les moins forts, les forts et les faibles, les puissances et les pays pauvres, etc.».
Moussa Doumbouya alias Petit Tonton est un artiste hors pair qui ne cesse de surprendre à travers sa créativité dans son domaine : la Culture. Après la sortie de son premier livre “La vallée de l’espoir”, il revient avec un nouveau livre “L’écureuil et l’épervier”, écrit en français et poular, illustré par Oscar et édité chez les éditions L’harmattan Guinée.
Pour parler de ce livre, le conteur et auteur a reçu l’équipe de Rarili News dans son magnifique local “Maison de l’oralité” situé dans la commune de Ratoma. Dans cet entretien, Petit Tonton nous en dit un peu plus sur son nouveau livre déjà disponible ainsi que ses projets à venir.
Pourquoi “Petit Tonton” ?
Petit Tonton, c’est une longue histoire. C’est la personne qui m’a amené dans ce monde artistique et culturel qui s’appelle Sekou Keita, qui m’a surnommé Petit Tonton. Pour résumer l’histoire, moi j’aime beaucoup respecter les aînés, c’est l’une de mes valeurs à laquelle je tiens beaucoup. Donc je rencontre le monsieur un jour dans une foire où on était guides, je connais pas son nom, je l’appelle Tonton, on discute il me dit qu’il est directeur d’une compagnie de théâtre et me propose de venir rejoindre sa compagnie. Ensuite, il me dit que tu respectes trop les gens, tu peux m’appeler par mon nom maintenant que tu me connais, je dis non je n’y arrive pas. Il dit ok si moi je suis Tonton toi tu devient Petit Tonton.
En plus, il paraît que je ne grandit pas, je ne petit pas je ne grossi pas, j’ai la même tête depuis 20ans, donc je suis un Petit Tonton.
Parlez-nous de votre dernier livre, L’écureuil et l’épervier ?
Mon nouveau livre qui est le deuxième, “L’écureuil et l’épervier”, est édité chez L’harmattan Guinée qui a aussi pour titre “Djoldu et segeleere”, parce que c’est un livre de conte illustré par Oscar qui est aussi bilingue (français et poular). Poular, parce que c’est la première personne qui a accepté de traduire le livre donc je suis allé avec. Mais on va traduire dans d’autres langues aussi le soussou, le malinké, le kissi , le guerzé sur lesquelles les gens sont en train de travailler en ce moment.
Donc, c’est l’histoire d’une maman épervier et d’une maman écureille qui avaient élu domicile, l’une dans le tronc de l’arbre et l’autre dans les branches. Donc, au fil du temps elles font des petits et un jour il y a la maman épervier qui descend exprès prendre un petit de la maman écureille et qui monte manger avec ses petits, ainsi de suite. Et puis un jour il se passera des choses que vous allez découvrir quand vous allez acheter le livre.
Quel est le message que vous faites passer dans ce livre ?
Le message que je tenais à faire passer à travers ce livre, c’est le rapport aujourd’hui qui peut exister entre ce qu’on appelle les forts et les moins forts, les forts et les faibles, les puissances et les pays pauvres, etc. Comment les gens aujourd’hui peuvent utiliser leur force pour détruire l’autre parce que l’autre il n’a pas de moins, il n’a pas de force… donc ces rapports de force je tenais à exprimer dans ce livre.
Votre source d’inspiration et de motivation ?
Ma source d’inspiration, d’abord la première des choses, c’est la transmission des valeurs. J’y tien beaucoup parce que nos sociétés aujourd’hui sont caractérisées par des individus éprouvés de toutes valeurs humaines. C’est ce qui fait que par exemple dans la circulation vous allez voir le chaos, voir des gens qui ne sont pas courtois, qui sont égoïstes, des gens dans la vie qui ne tiennent pas à leur parole donnée etc. C’est d’abord ma première motivation.
Dans la source d’inspiration, on a tellement de choses dans notre patrimoine, qu’on n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs, qu’on n’a pas besoin d’en inventer en tout cas pour le moment. Nos mamans, nos grand-mères, nos grands-pères ont tellement d’histoires, remplies d’enseignements, que ma source d’inspiration ne pourrait être que là. Et c’est dans le cas du projet aussi de collecte de contes, de berceuses, de proverbes que j’ai sorti ce deuxième livre.
Vos projets?
J’ai beaucoup de projets à travers l’association Koumakan dont je suis le président et fondateur. Le gros projet c’est la maison de l’oralité et du patrimoine qui verra le jour s’il plaît à Dieu dans les prochaines semaines ou mois. Et parce que tous ces projets que je mène depuis quelques années sont les projets de cette maison de l’oralité du patrimoine. On a pas attendu d’avoir la maison pour commencer les projets, donc ce livre, le projet de la grande nuit du conte qui se fait chaque décembre et bien d’autres.
Votre mot de la fin ?
Ce que je peux dire c’est que les anciens disent que chaque rivière a sa propre source et que quelque soit la durée d’un bois dans l’eau, il se transforme jamais en caïman, et aussi si tu renie tes ancêtres, tu verseras de l’eau pour les ancêtres des autres…
Kadiatou Baldé
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