Ismaïla Badji, 28 ans, est un entrepreneur, écrivain, traducteur et auditeur financier. Il est fortement apprécié par la jeunesse guinéenne, qui lui a presque voué un culte lors de son passage au 72 heures du Livre en avril dernier à Conakry. Voici le parcours inspirant d’un jeune africain à la conquête du monde.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai effectué la quasi-totalité de mes études au Sénégal. En 2012, j’ai participé et réussi l’examen national du Certificat d’Aptitude Professionnelle d’aide-comptable avec la mention bien. J’ai obtenu le baccalauréat en 2013, avant d’entamer une formation en audit comptable dans une université britannique, la British Business College.
Par la suite, j’ai rejoins l’Institut Privé de Gestion de Dakar où j’ai obtenu une Licence en Comptabilité et Contrôle de Gestion en 2016.
En 2017, j’ai migré vers la Tunisie où j’ai décroché mon Master en Comptabilité, Contrôle et Audit (CCA) à l’université de Montplaisir, en 2019.
J’étais un élève curieux, très agité et studieux. J’ai été dans des classes d’excellence entre la seconde et la terminale.
Afin de découvrir le monde professionnel, j’ai effectué un stage au COSEC, qui m’a permis de réaliser très tôt que je n’étais pas fait pour passer mes journées derrière un bureau.
Je dois souligner que durant mon cursus académique, j’ai suivi en parallèle une formation certifiante en Traduction et Interprétation et j’ai également fondé mon entreprise, International Business Firm, en 2015. À l’époque, c’était un cabinet de traduction. J’ai donc décidé avec beaucoup de courage d’entamer une carrière d’entrepreneur, malgré tous les avis contraires de mon entourage. Mais vous savez, nul ne peut échapper à son destin et aujourd’hui, alhamdoulilah, je ne regrette rien.
J’ai eu la chance, lors de mes premiers pas dans le milieu entrepreneurial, de collaborer avec des ambassades et des organisations internationales telles que l’UNOPS et le PNUD, notamment dans le cadre de mes services d’interprétation. Je dois avouer que ces collaborations ont permis à mon petit cabinet de l’époque de survivre financièrement mais aussi de se développer structurellement, en intégrant d’autres services à notre palette d’offres, tels que les cours de langue et notre magazine mensuel Influences.
Depuis septembre 2015, je dirige donc cette entreprise, avec laquelle je grandis au fil des années.
Magnifique parcours ! Nous avons constaté que vous avez gagné une grande communauté de lecteurs en Guinée depuis votre premier passage dans notre pays. Comment avez-vous perçu ce gain de notoriété, surtout auprès de la junte féminine ?
Vous savez, je dois exprimer toute la gratitude et la reconnaissance que j’ai pour la jeunesse guinéenne. Je suis sincèrement touché par la sympathie, l’estime, la considération, l’hospitalité, l’affection et la générosité dont elle fait preuve envers ma modeste personne.
Avant de visiter la Guinée, j’ai été propulsé sur la scène sénégalaise, où j’ai déjà acquis une communauté de lecteurs, depuis mon premier livre ”Solutions pour la Jeunesse Africaine”, devenu un best-seller.
Ces feux des projecteurs ont fortement impacté ma carrière d’écrivain, carrière que je ne m’imaginais d’ailleurs pas ! Mais l’engouement et l’intérêt qu’a la jeunesse guinéenne envers ma personne est inatteignable.
Les lecteurs guinéens sont les meilleurs lecteurs d’Afrique. Je le dis car je mesure avec objectivité la qualité de leur retour sur lecture, leur prédispositions linguistiques et surtout leur habilité et volonté à acheter un livre. Ils soutiennent les écrivains et sont très chaleureux. Quand à la gente féminine, il faut savoir que les Guinéennes sont de trés belles femmes et je ne peux leur refuser de m’apprécier pour une quelconque raison. Elles ont l’œil du tigre. Elles savent détecter et apprécier les belles choses, où est le mal ? I love them.
Quant à nous, nous apprécions votre belle plume ! Pouvez-vous nous parlez de vos œuvres littéraires ?
Ma bibliographie est composée de 5 ouvrages qui évoquent des thèmes tels que l’entrepreneuriat, la jeunesse, le chômage, les violences basées sur le genre, la polygamie, le divorce ou la thérapie de couple. Il y a :
– Solutions pour la Jeunesse Africaine, un essai publié en 2018 aux éditions Alphabet
– il suffisait d’y croire, roman autobiographique publié en 2020 aux éditions Finesse
– Le Destin de Diariana, roman publié en 2021 aux éditions Finesse
– Couleurs d’Afrique x Jardin Secret, recueil de poèmes publié en 2021 aux éditions Finesse
– Le Destin de Diariana tome 2, roman publié en 2022 aux éditions Finesse
Vous avez été récipiendaire du prix Iris Choix des Lecteurs. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Je souhaiterais d’abord remercier le Club Iris, avec à sa tête Fatima Koné en sa qualité de présidente, ainsi que les membres du club.
Je me dois aussi de remercier les lecteurs qui ont si bien reçu et adopté le Destin de Diariana depuis la présentation du premier tome à Conakry.
Je suis heureux d’avoir reçu ce prix qui vient s’ajouter à la liste des distinctions obtenues dans ma si jeune carrière d’écrivain. Cela me motive davantage à vouloir faire rayonner la littérature africaine partout dans le monde. Mille mercis, du fond cœur.
Avez-vous un leitmotiv ?
Oui : ma foi. Je pense que sans ma religion, je n’aurais jamais pu me relever après avoir reçu plusieurs coups de la vie, notamment dans le cadre professionnel.
En situation de stress, d’anxiété, je me confie à mon Seigneur, et j’arrive toujours à reprendre de plus belle !
Hormis cela, je pense qu’il faut toujours se battre jusqu’au dernier souffle pour réaliser ses rêves. La réussite et le succès n’appartiennent pas à personne ! Il faut travailler avec rigueur et sérieux et pour le reste, le Tout-Puissant s’en chargera.
Avoir de l’impact sur ma communauté (changer des vies, conscientiser les plus jeunes…) est une mission qui me tient à cœur.
Ismaïla, un dernier mot ?
Je remercie Rarili News pour cet entretien et en profite pour encore une fois remercier tous mes lecteurs partout dans le monde.
De belles surprises arrivent très bientôt pour le meilleur de la lecture !
Fatima Koné
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