Nature & découverte | Soumah Mamoudou : « J’ai trouvé mes ancêtres dans ça, je suis natif de Kaporo et donc pêcheur… »

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Entretien avec le chef du port de pêche de Kaporo, l’un des tout premiers de la ville de Conakry, situé dans la commune de Ratoma…

Présentez-vous s’il vous plaît.

Je suis Soumah Mamoudou, chef du port de Kaporo en même temps pêcheur.

Parlez-nous un peu sur l’histoire de ce port.

Ce port existe depuis la création de Kaporo, nos ancêtres sont venus de Faranah (Soumba Toumany) à cause de la pêche, la chasse et ils faisaient aussi l’agriculture, le port a fait plus d’un siècle, c’est l’un des plus anciens ports de Conakry. C’était le port de Boulbinet et le port de Kaporo.

Quels sont ceux qui pratiquent la pêche dans ce port ?

La pêche c’est notre activité, si vous prenez la population de Kaporo, au moins les 70 % sont des pêcheurs, donc tous les autochtones de Kaporo pratiquent cette activité. Tous ceux qui ont fait plus de 20 ans ici sont des pratiquants.

Depuis combien d’années êtes-vous dans la pêche ?

J’ai trouvé mes ancêtres dans ça, je suis natif de Kaporo et donc pêcheur dans le sang.
Nous sommes à quelques jours du Ramadan.

Est-ce que vous pensez que vos clients seront bien servis en produits halieutiques ?

On ne peut trop se prononcer sur la réalité d’aujourd’hui, mais si on gagne le poisson, la population sera servie. Nous avons souvent du Bonga, du Concoyé…

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre activité ?

On n’a pas de matériels, c’est notre première difficulté, depuis fort longtemps on a demandé à l’Etat de nous venir en aide. Même en forme de dette, on paie la moitié, il nous donne le matériel après on rembourse le reste, mais malheureusement l’Etat reste indifférent. C’est notre plus grande difficulté actuellement.

Prenez-vous à joindre les deux bouts avec cette activité ?

Le passé et le présent sont différents, on peut dépenser plus de 500 milles GNF sans avoir 50 milles GNF comme revenu des fois. Un exemple : la barque qui est en train de remonter le poisson à l’instant est sortie hier nuit pour revenir ce matin, et elle a eu une dizaine de bols et ça c’est bon pour nous, c’est un gain. Souvent la journée il n’y a pas de poisson surtout cette année, il y a une forte régression, le poisson manque véritablement. Avant on pouvait gagner des millions, mais ces deux dernières années c’est le contraire, même la dépense, c’est difficilement qu’on en trouve.

Quel message avez-vous à l’endroit de ceux qui veulent se lancer dans cette activité ?

Je leur dirais de se réserver pour le moment, parce que la pêche d’aujourd’hui n’est pas comme celle d’hier, bien voir la situation, actuellement nous les pêcheurs nous souffrons. Le matériel est très cher, avant on achetait un moteur à 1 million voir 2 millions, actuellement c’est à 27 millions. Hier on a payé une nappe qui coûtait 100 milles et aujourd’hui ce n’est pas moins de 1 million, donc ce n’est pas facile.

Votre mot de la fin ?

On vous remercie, et je demanderai à l’Etat d’aider sa population, parce qu’une barque contient neuf personnes, neuf familles. Nous sommes des pères de famille, pensez à nous, nous aider ou nous prêter de l’argent qui pourra nous aider à revaloriser notre activité.

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