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Société | Abdou M’Baye s’engage dans la sensibilisation pour la sécurité routière en Guinée !

Société | Abdou M’Baye s’engage dans la sensibilisation pour la sécurité routière en Guinée !

« Il faut reconnaître qu’en Guinée il n’y a pas encore d’école de taxi-moto » C’est La phrase qui attire l’attention sur un phénomène inquiétant en république de Guinée : le manque de formation et de professionnalisme dans le métier de taxi-moto. C’est ce qu’a annoncé Abdou M’Baye, entrepreneur social et président de la fondation FAM (Fondation Abdou Mbaye), pendant son interview du 6 août 2022 sur le plateau du journal Afrique de la célèbre chaîne de télévision française TV5 Monde.

Au cours de cette interview, l’entrepreneur social est revenu sur les maux qui gangrènent le secteur de la sécurité routière en Guinée. Prenant la parole, il a d’abord parlé de la physionomie de l’état sur la sécurité sur les routes guinéennes.

Il a déploré les 3 000 morts et blessés enregistrés chaque année en République de Guinée par accident de la route ; pour Abdou, le coupable c’est tout le système : « en fait c’est les automobilistes, c’est les taxi-moto, c’est tout le système. »

Poursuivant, l’entrepreneur social a annoncé le lancement de nouvelles journées citoyennes de sensibilisation en synergie avec d’autres fondations au cours du mois prochain : « Et nous, on a lancé en octobre dernier les journées citoyennes pour faire de la sensibilisation dans la commune de Ratoma parce que c’est une commune qui est plus touchée par ce fléau. On est sur une sensibilisation d’une année et d’information. Donc à partir du 20 septembre, on va faire une synergie avec d’autres fondations pour pouvoir lancer les journées citoyennes et continuer la sensibilisation. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a un mois, malgré la sensibilisation, on a enregistré encore plus de 28 morts vers Télimélé et beaucoup de familles sont victimes et surtout nous au niveau de la fondation on est assez basé sur la problématique des femmes. Donc cette journée citoyenne qui arrive on va essayer de travailler avec des associations de femmes. »

Par ailleurs, Abdou M’Baye a également dressé un constat amer : l’absence de formation et de professionnalisme dans le métier de taxi-moto en Guinée :
« Il faut reconnaître qu’en Guinée, il n’y a pas d’école de taxi-moto. Donc c’est anarchique. Les gens, ils viennent, les jeunes, ils prennent la moto, deux-trois jours d’apprentissage et puis ils vont sur la route ! Imaginez sur des milliers de jeunes qu’on avait formés il n’y avait qu’un seul motard qui avait son permis de conduire ».

Il espère y remédier grâce à sa fondation, il nous explique comment : « Avec la fondation on a quelqu’un qui s’appelle Sory qui s’occupe de tout ce qui est question de sécurité routière. Nous sommes une équipe jeune, on travaille ensemble pour transmettre un message fort. Aussi, nous travaillons beaucoup avec les artistes du pays et les influenceurs qui nous aident dans la communication parce que c’est très important d’impliquer tout le monde. Que ça soit la société civile, les associations, toutes les parties prenantes doivent se mettre ensemble pour pouvoir lutter [NDLR : contre ce fléau].

Et à la question de savoir « Est-ce qu’il faut une action globale sur les taxi-motards ? », Abdou a apporté sa réponse : « Nous ne les incriminons pas. C’est des jeunes qui essaient de se débrouiller. Il y a même des universitaires parmi eux qui ont fini leurs études… En banlieue de Conakry, il y a même des cimetières que l’on appelle « cimetière de taxi-moto », nous on a essayé de faire des enquêtes au niveau des hôpitaux où on te dit « chaque 10 – 15 minutes, il y a un problème avec un motard ». Il y a des coins spécialement pour des motards. C’est des jeunes [Les taxi-motards] que nous pensons qu’il faut plutôt les organiser, les former et essayer d’encadrer ce qu’ils sont en train de faire déjà. Parce qu’ils font vivre beaucoup de familles à travers ça en Guinée »

Avant la fin de cette interview, Abdou M’Baye a dressé le portrait de sa fondation et de son équipe : « dans notre fondation on est une équipe de quatre personnes, une équipe jeune. On a commencé il y a cinq ans, c’était un peu compliqué au départ parce que les gens n’y croyaient pas. »

Et pour finir, l’entrepreneur social a aussi évoqué les difficultés qu’il a rencontrées avant d’en arriver à son stade actuel :
« Faire une fondation en Guinée, on me disait « mais Abdou tu es fou ! Qu’est-ce que tu vas faire avec une fondation, tu n’es même pas riche ?! » Mais moi j’ai passé quinze années de ma carrière entre la France, au Canada et partout dans le monde je vois comment les choses évoluent. Donc j’ai envie de partager cette expérience-là avec la jeunesse guinéenne, et la jeunesse africaine. Aujourd’hui, ça donne le courage à beaucoup de jeunes de faire une fondation ou des associations dans tout le pays »

Alpha Oumar Baldé

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